C’est après une préparation de début d’année faible en kilométrage que j’abordais ces 24h de Brive.

Avec un entrainement compris entre 210 et 305 km par mois, entre janvier et avril, cela me semblait un peu léger pour une bonne performance. Même si en mai, j’avais largement augmenté mon kilométrage.

A vrai dire j’avais pris l’option avec mon entraineur (moi-même) d’un entrainement quasi quotidien mais sur de faible distance (15-18km). Ma plus longue sortie étant le marathon du Futuroscope 4 jours avant la date des 24h.

De plus afin de ne pas renouveler les erreurs des 24h de Grenoble en ce qui concerne l’alimentation, j’avais établi un semblant de protocole avec mon épouse pour les ravitaillements.

  • Boisson : 10cl de boisson énergétique tous les 3 tours, mais aussi à disposition un verre de grenadine et un autre d’eau gazeuse
  • Solide : Compote, noix de cajou et pâtes plus quelques gels en cas de coup dur.

Nous partons la veille au soir après avoir réglé les problèmes d’intendance du reste de la famille. Pour ces 24h nous avons choisi l’option « Voiture camping-car » garée au plus près du circuit, mon épouse ayant remarqué cette possibilité sur les photos des éditions précédentes.

Nous arrivons vers 22h30 et nous nous installons en bout de zone de ravitaillement.

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Réveil vers 8h, je récupère mon dossard et commence à me préparer.

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A 9h30 photo de groupe puis nous nous alignions sur la ligne de départ. J’ai pu saluer avant le départ Emmanuel Fontaine venu accompagner Renaud Berthier, mais aussi Daniel Cardoso Dias et Françoise Perchoc.

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10h coup de pistolet et c’est parti pour 24h.

Je pars tranquillement avec pour objectif de faire 200 tours. Sachant que le tour fait 1,1 km cela fait … 220 km.

La température est idéale et au bout d’1 heure je pointe dans les 10 premiers. Compte tenu du plateau de cette édition cela semble raisonnable.

Au bout de ces premiers tours, j’ai pu prendre la mesure du circuit. Un tiers de la boucle est en stabilisé avec une petite côte ainsi qu’une descente et une ligne droite le long de la Corrèze plein Ouest. Ensuite nous retrouvons du bitume avec encore un faux plat montant nous permettant de faire le tour de la fontaine avant de replonger dans la salle G. Brassens.

A la 3ième heure, je suis 6ième mais je sens que le marathon d’il y a 4 jours à laisser quelques traces….

Je profite que Daniel Cardoso Dias me double pour discuter longuement de nos projets. Il semble en grande forme et vient de prendre la tête de l’épreuve.

Je double régulièrement Françoise que je ne manque pas d’encourager chaleureusement en souvenir de la Trans ’Gaule 2013.

Après 6 heures de course, je suis second derrière Daniel et devant Renaud qui me semble très affuté. Il a pris l’option de marcher systématiquement dans la petite côte en stabilisé.

Je commence à souffrir et peu à peu mon allure baisse. A partir du 80ième kilomètre je décide de prendre l’option de Renaud et de marcher sur le petit raidillon.

Je passe le 100km en 9h25 ce qui est un peu rapide, j’avais plutôt envisagé 9h45.

Quelques tours plus tard, je découvre au tableau d’affichage que je suis premier !!! Daniel s’est arrêté pour des problèmes gastriques. Renaud passe second à 3 tours.

A partir de ce moment même si le moral est bon (une première place cela ne se refuse pas) la moyenne baisse très régulièrement et inexorablement.

Je commence à sentir des crampes dans les cuisses, je décide au 120ième de me faire masser par mon épouse. Je pers 10 minutes mais cela permet de repartir pour 20 tours. De plus Emmanuel me conseille de boire plus d’eau gazeuse. Je recommencerai la pause massage, tous les 20 tours, 4 fois.

La nuit est maintenant bien installée, il ne fait pas trop froid. Renaud et moi au fur et à mesure de l’épreuve avons nos coups de fatigue respective. Mais je parviens à garder mon avantage de 2-3 tours.

Afin d’être sûr d’atteindre mon objectif, il faut atteindre les 200 kilomètres au environ de 7 heures du matin. Ce sera chose faite mais que ce fut long !

A 8h20 je franchis mon ancien record de 210 km ; pour moi c’est fini. Emmanuel me rattrape alors pour me booster et me dire de « scorer ». Je repars de plus « belle », toute proportion gardée. Je passe de 8,8 km/h à 9,8 km/h.

Sans doute trop vite et trop fort, à 9h10 je m’arrête au ravito, j’ai la tête qui tourne. Je prends un café bien sucré et je repars quelques centaines de mètre avant de devoir m’allonger sur un banc. Hypo !!

Pour moi la course est finie, je suis à 216 km et Renaud me reprend 1 tour.

Passées quelques longues minutes, je repars en marchant. Renaud approche pour me reprendre un second tour, soit plus qu’un d’avance.

Et là, surprise, la machine repart. Et repart bien. L’euphorie de la fin me permet de finir les 3 derniers tours à plus de 12km/h et ainsi de dépasser de quelques mètres les 225 kilomètres au sprint.

Le coup de pistolet, me libère et je me pose au sol en attendant la mesure. Un officiel vient m’annoncer que je suis astreint à un contrôle anti-dopage.

Comme il y a 2 ans sur mon premier grand raid du Golfe, c’est une mesure certes nécessaire, mais qui prive le compétiteur d’une joie à partager avec tous.

Enfin 1 heure plus tard, je rejoins la salle de récompense et peu enfin partager avec tous les autres compétiteurs.

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Je termine donc 1er (première fois sur une course) avec 225,147 km (nouveau record personnel). Objectif atteint mais que ce fut dur !!

Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont encouragé tout au long de cette épreuve (Valérie, Guillaume, Armand) et aussi les simples spectateurs qui ont jalonnés le circuit tout au long de ces 24h.

Bien sûr, je n’oublie pas ma femme Nathalie, sans qui ce serait plus difficile.