Préambule

Cette deuxième tentative sur le double tour d'horloge était mon objectif principal de l'année 2012, et est une étape importante dans mon parcours d'ultra-marathonien, notamment en vue de la Trans’Gaule.

Veille de la course

Départ de la maison en toute fin d'après midi, après avoir salué mes enfants, la « petite », et les grands de retour pour le week-end (une interne en lycée, un étudiant expatrié), et nous roulons ensuite vers Vierzon avec mon épouse. Nous ne traînons pas trop en route et arrivons à l'hôtel avant 21H. Nous dinons rapidement dans la chambre de la salade de pates confectionnée l’après midi et extinction des feux vers 22h30. Je m'endors assez facilement, et passe une bonne nuit malgré la piètre qualité de la chambre d’hôtel.

Avant la course

Réveil vers 8h. Nous descendons à la cafétéria pour le petit déjeuner. Nous sommes immédiatement dans la course. En effet bon nombre de coureusr ont eux aussi choisi cet hôtel. Puis nous faisons le court trajet vers le Parc des Expositions, en suivant l’un des concurrents présents dans l’hôtel. Nous récupérons le dossard et recherchons dans l’alignement des tables la zone qui nous a été attribuée. (Coté droit environ 75m après l’entré dans le hall). Nous sortons tout notre barda de la voiture et nous nous installons tranquillement à la table de ravitaillement. Il est 9h45. Je briefe mon épouse sur mon ravitaillement. Comme il fait bon, j'opte pour une tenue légère. Je « noke » quelques points de frottement sans plus, et je prends le temps de bien positionner les chaussettes et de ne pas trop serrer les lacets. Nous apprenons que la longueur précise d'un tour est de 1028 mètres et que le départ se fera devant l’hôtel de ville à une distance d’environ 950m. A 10h30 après rassemblement et passage sous le portique lecteur de puce, nous nous rendons en convoi vers la mairie, où le départ est donné par le député-maire de Vierzon à 11h précise. Nous sommes annoncés à 157 concurrents partants.

1ère - 6ème heure

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Immédiatement, ça part très vite devant, pourtant je suis pile dans mon allure de course: 10,3/10,4 km/h et 125 de FC. Je profite de ces premiers tours pour prendre mes marques et étudier le circuit. Le ravitaillement se met en place. Pendant ces premières heures je tourne à la menthe et au TUC. Par contre, j'ai quelques légères tensions musculaires dans les jambes. Je ne veux pas m'inquiéter car je connais ces sensations : il faut juste laisser le temps à l'organisme de trouver l'équilibre. Malgré tout j’y pense. Depuis le début, ma fréquence cardiaque monte régulièrement pour dépasser les 70% FCM, ce que je ne m’explique pas ma vitesse ne bougeant pas. De plus, je n’ai pas de bonne sensation dans les jambes.

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7ème heure- 12ème heure

C’est le début d’une période où je ne suis plus vraiment dedans. Et surtout j’ai une sensation de fatigue alors que nous ne sommes qu’au ¼ de la course. J'insiste pendant plusieurs heures avec des arrêts plus ou moins longs pour me poser et boire. Mais l'envie n’est plus là, j’en ai marre de tourner avec la pluie (qui a débuté vers la 7ème heure), un peu mal à la tête, toujours la fatigue anormale à ce stade de la course, et surtout plus aucun plaisir. À 10h30, je décide de jeter l’éponge. En arrivant au stand, je fais signe à mon épouse que j’abandonne. C’était sans compter Emmanuel Fontaine, qui me tombe sur le râble et m’oblige à repartir.

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12ème heure – 24ème heure

Je ne sais comment mais l’intervention d’Emmanuel m’a fouetté les sens et je repars. Après quelques tours, l’absorption de café et l’écoute de mon MP3, je retrouve un petit rythme que je vais tenir jusqu’à la 23ème heure, (450m de marche + 2,55 km de course à 8,5 km/h soit environ 8 tours à l’heure). Après avoir refait les calculs de nombreuses fois dans ma tête, si je maintiens ce rythme ; j’atteindrai mes premiers objectifs qui étaient de dépasser 200 km puis de battre mon record à 201. A la 23ième heure, c’est chose faite. La fin est moins glorieuse alors que tout le monde est sur la piste et reprend de la vitesse, moi c’est l’inverse. Je marche de plus en plus et j’ai bien du mal à courir à plus de 8km/h et ceci malgré les encouragements de mon épouse. Seul les 5 dernières minutes arriveront à me motiver pour franchir la barre des 210km soit 210.731 exactement.

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Epilogue

Je n'ai pas encore pris suffisamment de recul par rapport à ce 24 heures. Mais une chose est sûre, c'est que j’ai été chercher très loin cette performance, plus que sur aucune autres courses.